2.2 La doctrine pédagogique du CNED

Former à distance de façon massive, en privilégiant la réussite des apprenants, c’est le coeur de métier du CNED. La conception des dispositifs de formation est étroitement liée à l’explicitation et à la formalisation de la doctrine pédagogique de l’établissement, c’est tout le rôle joué par la direction des formations et services (DFS).

En matière de formation initiale, la DFS a poursuivi la sécurisation réglementaire et le suivi opérationnel de projets importants. Dans ce domaine, la finalisation de la réforme du lycée a constitué le dossier prioritaire. La DFS, en lien avec la direction de l’enseignement, a notamment formalisé les règles d’évaluation du contrôle continu pour les élèves de première et de terminale du lycée général et technologique, inscrits en France et à l’étranger, en classe complète réglementée et à la carte réglementée. Ce projet vise à leur garantir l’égalité de traitement. Les inscrits ainsi que leurs familles en ont été destinataires. En lien permanent avec la Direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) et la Direction du numérique pour l’éducation (DNE) du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, elle a poursuivi ses contributions aux travaux de certaines commissions (Édu-up) et a apporté son expertise métier lors de la présentation de nouveaux outils destinés à participer aux sauts technologiques du CNED et au renouvellement de ses parcours, ambitions portées par le programme d’investissement et d’avenir (PIA) 2020-2023. Avec la direction du site de Rouen, la DFS est intervenue lors du séminaire consacré aux enfants des familles itinérantes et de voyageurs, dans le cadre du plan national des formations (PNF) : le CNED, qui a inscrit plus de 11 500 de ces enfants, dont 2 600 dans le premier degré et 8 900 dans le second degré, est en effet un acteur important et complémentaire de l’école en présentiel pour la scolarisation de ce public. Enfin, le pôle projets centraux s’est enrichi d’une équipe d’intégrateurs, qui travaille pour les projets issus de commandes ministérielles : Jules, English for Schools, Deutsch für Schulen. Cette équipe participe à la mise en oeuvre des projets stratégiques, comme le dispositif transverse de l’éducation aux médias ou les langues régionales. Elle est également venue en renfort de la production des sites d’exploitation : devoirs automatisés avec banques de données pour le lycée général et technologique, par exemple.

L’activité de modélisation a été marquée par l’animation de dix chantiers, permettant la co-construction avec les sites d’exploitation du design modèle pour les formations structurées en blocs de compétences. Chacun de ces chantiers a été décliné en cinq ateliers permettant de répondre aux problématiques. L’enjeu est de mieux satisfaire les besoins des différentes parties prenantes – apprenants, financeurs, CNED – tout en s’inscrivant dans une démarche qualité conforme aux exigences de Qualiopi. Dans ce cadre, et afin de renforcer l’individualisation de parcours de formation pour les publics adultes, des tests de positionnement sont désormais proposés dans nos BTS. L’objectif est d’évaluer les compétences métacognitives des apprenants et de leur proposer d’accéder à des modules complémentaires adaptés à leurs besoins en la matière. Les autres chantiers de modélisation par famille de formation (concours administratifs et actualisation du modèle collège), ainsi que la modélisation transversale (préparation des épreuves orales) se poursuivent et seront déployés l’année prochaine. L’accompagnement métier proposé par la DFS s’est également concrétisé par le suivi qualité de la mise en oeuvre des process de relecture et par le renforcement de l’accompagnement du pilotage des auteurs, avec la création de nouveaux outils d’appui, comme le modèle de cahier des charges et ses ressources associées. Cette documentation permet d’effectuer des commandes de contenus de formation plus cadrées, mais également de mieux répondre à l’exploitation numérique et à la modularisation des contenus pédagogiques. La DFS a animé et conduit un travail permettant à terme d’affiner les temps de conception.

L’intervention de la DFS a également été focalisée sur l’identification précise des objectifs des prestations proposées et l’adaptation de ces prestations aux publics bénéficiaires, lors de la conception. Les travaux et les notes de cadrage et d’appui ont permis de répondre aux attentes sur différents aspects :

  • la définition d’objectifs opérationnels et évaluables de la formation : présentation du Kit QCM (vade-mecum, exemples, gabarit auteur) et de la fiche pratique sur l’ingénierie d’évaluation ;
  • les contenus et les modalités de mise en oeuvre de la prestation, adaptés aux objectifs définis et aux publics bénéficiaires : nous avons présenté le macro-processus de conception pour montrer la vue globale de nos actions, avant de présenter notre démarche de modélisation, ainsi que le cadrage d’appui au pilotage des auteurs ; une démonstration de la mise en oeuvre de ces éléments a été faite sur un BTS ;
  • l’attestation d’acquisition des compétences : le travail conjoint avec les sites d’exploitation a permis la mise en place d’un process et d’une matrice d’analyse des compétences ; ainsi, les inscrits des BTS et des CAP ont pu recevoir une attestation d’acquisition de compétences ;
  • les procédures de positionnement et d’évaluation des acquis à l’entrée de la prestation : nous avons pu montrer les tests de positionnement sur les compétences d’organisation et de capacité à suivre une formation à distance situés en entrée de formation. 

Ce positionnement permet d’apporter des compléments répondant aux besoins et une première individualisation du parcours.

En matière de certification professionnelle, le CNED a pu démontrer l’adéquation des contenus de formation aux exigences des référentiels, par le biais de tableaux montrant l’articulation entre le référentiel de compétences, le référentiel de formation et le référentiel d’évaluation (modalités et critères) pour nos trois titres : assistant(e) de comptabilité et d’administration (ASCA), assistant(e) PME/ TPE d’administration et de communication commerciales (ASCOM) et secrétaire médical(e) et médico‑social(e) (S2MS). De plus, une note présentant le cadre légal et la procédure interne de dépôt d’une demande d’enregistrement de certification professionnelle venait compléter ces éléments.