4. Axe 3 – Innovation et développement

 

OBJECTIF 3.1 : Développer l’innovation au service des différents publics du Cned

Action 3.1.1 : Poursuivre les démarches d’innovation dans les principaux domaines d’évolution susceptibles d’affecter les métiers de l’établissement et les publics du Cned

Afin d’améliorer les apprentissages, le Cned doit continuellement identifier les opportunités pertinentes à la formation à distance et doit conduire des projets passant par différentes phases : idéation, preuve de concept, pilote et industrialisation en cas de succès des usages. Par ailleurs, le seul repérage des technologies innovantes ne suffit pas à les qualifier en vue de les déployer. C’est pourquoi l’innovation doit se structurer autour d’une démarche progressive et expérimentale orientée en associant apprenants, recherches et pédagogues.
Pour structurer l’innovation au service des agents du Cned et des apprenants, le Cned s’est doté d’un département spécialisé en R&D&I (Recherche, Développement, Innovation).

Ce département développera des solutions spécifiques en réponse aux problématiques d’apprentissage à distance selon une démarche agile et incluant l’évaluation itérative de l’utilisabilité. Il partagera ses travaux, notamment avec le bureau de l’innovation pédagogique de la DGESCO, le Lab 110 bis ainsi que l’incubateur de la Direction du numérique pour l’éducation (DNE).

Action 3.1.2 : Mobiliser les entreprises de l’EdTech pour contribuer au développement de nouveaux produits innovants

Dans le cadre de la démarche d’innovation dirigée par la recherche d’amélioration de l’expérience d’apprentissage des apprenants, il est essentiel d’établir des partenariats avec des partenaires agiles dotés d’expertises technologiques appliquées dans le champ de l’éducation. Les premières collaborations avec les entreprises de l’EdTech ont permis d’ajouter des solutions aux services existants de la plateforme du Cned dans une logique d’innovation incrémentale. Les expérimentations conduites ont également posé les limites des modèles développés par les EdTech au regard des besoins spécifiques de l’apprentissage à distance.
La collaboration avec les EdTech, dans le respect des règles de la commande publique, gagnera à être menée selon une démarche de co-développement et une sélection orientée davantage par le savoir-faire, l’expérience et la maîtrise des technologies émergentes, afin de dépasser les limites d’adaptation du produit initial et d’accroître la création de valeur pour les inscrits du Cned.

Action 3.1.3 : Inscrire le Cned dans les stratégies d’innovation et de transformation de l’État au service des acteurs de l’éducation et de la formation

La feuille de route de la Direction interministérielle du numérique (DINUM) institue des initiatives de partage d’outils numériques encadrées par une doctrine dans le but de préserver la souveraineté numérique de l’État. Par ailleurs, dans le domaine de l’éducation, le Cned partage et déploie sur son domaine d’expertise la stratégie du numérique pour l’éducation publiée en janvier 2023.
Une collaboration rapprochée entre le Cned, la DNE et la DINUM permettra au Cned de participer aux grands axes d’amélioration collectifs, en particulier celui visant à simplifier les démarches des usagers du Cned.
L’axe « des ressources humaines de la filière numérique » annoncé dans la feuille de route donnera à l’établissement l’opportunité de renforcer les compétences de ses agents dans des domaines clés nécessitant une expertise professionnelle élevée, tels que la gestion des données (data) et l’intelligence artificielle (IA).

Axes d’amélioration

Les produits innovants et leurs développements s’appuieront sur les orientations conformes à la transformation publique et à l’éducation : écoconception, cybersécurité, accessibilité, écoute utilisateurs, protection des données, etc.

OBJECTIF 3.2 : Développer de nouveaux modèles de formation

Action 3.2.1 : Concevoir des formations mieux adaptées aux nouvelles attentes des apprenants

La conception de formations centrées sur l’apprenant engage beaucoup de métiers différents et nécessite une organisation transversale favorisant la pluridisciplinarité.
En développant un modèle d’organisation plus transversal autour des projets, le Cned stimulera ses talents et favorisera la collaboration de ses compétences multiples pour renforcer la qualité de ses produits.
Par ailleurs, si le Cned a précédemment travaillé à structurer et modéliser son offre de formation, il doit continuer à faire évoluer son approche pour tenir compte de l’évolution continuelle des usages et des attentes des apprenants. Cette démarche passe par l’optimisation des modèles de formation actuels et par la conception de nouveaux formats, plus courts et plus dynamiques, centrés sur des compétences ciblées. Dans cette optique, le Cned devra accélérer ses efforts de qualification des besoins des apprenants, d’une part en déployant plus fortement le travail d’analyse des données d’apprentissage et de navigation (temps de connexion, résultats des activités interactives, niveau de visionnage des vidéos), d’autre part, en relançant la démarche « persona » afin d’améliorer la compréhension des motivations des prospects et de leurs attentes.

Les résultats de la démarche « persona »

Cette démarche permettra d’atteindre trois résultats :

  • modifier le temps d’auto-apprentissage en allégeant les contenus, en modifiant la structure des formations et en concevant de nouveaux formats pour des compétences ciblées ;
  • améliorer l’accompagnement des apprenants, en particulier ceux qui rencontrent des difficultés, en se centrant sur des moments critiques du parcours de formation ;
  • renforcer les innovations intégrées dans les parcours en croisant formats des formations, motivations des apprenants et objectifs du parcours.

Action 3.2.2 : Offrir de nouveaux services d’accompagnement

Avec le déploiement de la réorganisation fonctionnelle de ses unités opérationnelles, le Cned est aujourd’hui en mesure de franchir une nouvelle étape pour améliorer l’accompagnement de ses inscrits.
Pour ce faire, l’établissement entend :

  • accélérer la transformation de son système d’information (SI), en particulier de son SI scolarité, afin d’assurer un suivi continu et plus fin du parcours des apprenants ;
  • augmenter les expériences synchrones, en amplifiant le recours aux classes virtuelles, notamment grâce aux enseignants recrutés sur des postes à profil (POP) ;
  • adapter son accompagnement en fonction de la population d’élèves concernés en expérimentant, au-delà des services d’accompagnement communs, des services d’accompagnement spécifiques.

Action 3.2.3 : Développer les formations menant à de nouvelles certifications ou microcertifications

La réforme de la formation professionnelle de 2018, en mettant en place la plateforme CPF (Mon compte formation), a ouvert des perspectives de développement pour l’établissement dans le domaine de la formation tout au long de la vie. En 2020 et 2021, la progression des formations délivrées dans ce cadre a été sensible. Or pour être éligibles sur la plateforme CPF, les dispositifs de formation doivent être inscrits au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). La reconnaissance officielle attachée à la certification est en outre légitimement plébiscitée par les publics en reconversion dès lors qu’elle garantit une meilleure employabilité à l’issue de la formation.
Ce constat doit conduire l’établissement à privilégier un recentrage sur les dispositifs de formation conduisant à des certifications ou des diplômes correspondant à des qualifications de niveau 3 à 5 du cadre de référence européen décrit dans le décret n° 2019-14 du 8 janvier 2019 (équivalent CAP à Bac+2).
Il s’agit concrètement de diplômes reconnus par le ministère chargé de l’éducation nationale et de certifications professionnelles ou titres inscrits au RNCP au nom du Cned ou au nom d’autres certificateurs.

 

OBJECTIF 3.3 : Poursuivre la transformation numérique de l’établissement

Action 3.3.1 : Renforcer l’interopérabilité avec les systèmes d’information du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

La possibilité donnée à l’établissement d’inscrire ses élèves au baccalauréat 2023 a permis de résoudre une partie des difficultés rencontrées ces dernières années vis-à-vis de l’interopérabilité des systèmes d’information du Cned et du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Cependant, les services du Cned restent régulièrement mobilisés, en lien avec leurs interlocuteurs ministériels, pour résoudre de nombreuses problématiques qui perdurent en raison :

  • de l’absence d’accès à l’ensemble des téléservices, qui fait peser un risque contentieux lié à une inégalité de traitement (par exemple l’accès à l’application Bourses) ;
  • de l’absence de transfert informatique des dossiers des élèves entre le Cned et les établissements scolaires ;
  • des difficultés d’interfaçage avec la plateforme Parcoursup.

Pour résoudre ces différentes difficultés, le Cned et la DNE achèveront les travaux initiés à l’été 2022 pour poursuivre la réflexion stratégique engagée autour d’une logique de service universel, non géographique et déterritorialisé, en adéquation avec l’activité réelle de l’établissement, qui ne répond pas à la logique géographique académique. 
 

Action 3.3.2 : Continuer à améliorer les systèmes d’information pour renforcer l’agilité et l’efficacité en particulier

Le système d’information du Cned est historiquement constitué de différents modules qui s’appuient sur des technologies qui ont progressivement été remplacées par des outils plus modernes.
Pour améliorer sa performance, l’établissement doit déployer une plateforme socle unifiée reposant sur des technologies modernes, conformes aux standards du marché, avec une qualité de service et opérées par des professionnels de l’hébergement et de l’infogérance.

Il sera également nécessaire de positionner la donnée au centre de l’architecture du système d’information pour :

  • étendre les notions de référentiels de données (ex. : tiers moraux, gestion de l’offre de formation) ;
  • centraliser les données et les rendre accessibles (ex. : data lake, GED* centralisée) ;
  • renforcer la qualité et la cohérence des données en vue d’une meilleure exploitation (ex. : extension du périmètre de l’entrepôt de données).

Action 3.3.3 : Répondre aux exigences de souveraineté, de sécurité et de sobriété

Afin de garantir l’alignement du système d’information de l’établissement avec les bonnes pratiques de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) en matière de souveraineté et de sécurité, le Cned poursuivra la migration progressive des différents modules de son système d’information vers un environnement labellisé SecNumCloud.
Par ailleurs, le poste de responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI) créé en 2023 renforcera la capacité du Cned à contrôler le niveau de sécurité de chaque élément de son système d’information, pour mettre en oeuvre la politique de sécurité de l’établissement (PSSI), pour garantir la pertinence du plan de reprise d’activité (PRA) et pour former chaque agent aux enjeux de la cybersécurité.

Dans le cadre des nouveaux marchés publics conclus par l’établissement, la direction des systèmes d’information (DSI) sera particulièrement attentive à la performance énergétique de ses différents fournisseurs. Elle adoptera elle‑même une démarche d’écoconception des outils informatiques et s’engagera dans une démarche de réduction de l’empreinte carbone de ses services grâce à la mise en oeuvre d’outils de mesure et à la définition de plans d’action.

* GED : gestion électronique des documents